jeudi 12 juillet 2018

Un peu de Lecture : Narcissisme VS Manipulateurs Pervers Narcissiques


Je ne vais pas vous faire une review d'un livre qui a véritablement résonné en moi, mais plutôt vous partager un extrait, très très parlant...



"Notre société souffre avant tout d'un déficit narcissique radical.
Ce déficit se traduit par la montée en puissance d'un autre phénomène inquiétant : le nombre croissant de ceux que l'on appelle malencontreusement les pervers narcissiques, en réalité des individus qui, ont perverti le narcissisme à l'extrême.
Le phénomène n'est pas nouveau. Il désigne, à l'origine, les tueurs en série, des psychopathes qui, coupés de toute émotion, de toute humanité en eux, de tout narcissisme, sont de ce fait incapables de voir ou de ressentir l'émotion ou l'humanité en l'autre, leur victime. Les grands criminels nazis, exclusivement identifiés à leur uniforme, coupés d'eux-mêmes, sont représentatifs de cette forme de perversion.
Le pervers dit narcissique est un individu fasciné par sa propre image, une fiction, un idéal qui ne correspond en rien à la réalité. Il utilise cette image en rempart contre lui-même : elle le coupe de ce qu'il est, de son rapport à son moi. Il n'est plus que cette image, elle le protège de lui-même. Son "je" n'est pas un "je" mais celui de l'image qui s'est construite. Il est abstrait, donc violent. 
Il instrumentalise son rapport aux autres : leur seule fonction est de conforter son image.
Entièrement tendu vers ce but unique, il est prêt à détruire quiconque pourrait un jour, éventuellement, la menacer. Calculateur, il repère les faiblesses en l'autre et les utilise pour mieux le contrôler, le manipuler. Même quand il dit "je t'aime", c'est uniquement pour défendre cette image. Il ne peut se permettre aucun risque. 

Or être humain, c'est prendre un risque. "Je" est un risque. Il est le risque du "non", mais il est, en même temps, la seule chance d'être entendu, avec ses envies, ses désirs, ses projets, ses problèmes. 
J'ai appris à m'écarter de tous ceux qui ne s'autorisent pas à dire "je", à être "je". Osons le "je" : tant qu'il est vivant, il n'est pas honteux. Tant qu'il est vibrant, il est soulageant. "Je" est un processus de libération quasi magique : j'écoute ce que je ressens, je reconnais ce que je ressens, je fais confiance à ce que je ressens, à ce que je suis, et je l'exprime. "Je" n'est pas intime, "je" est humain. Il touche le coeur, il touche l'humanité. En soi et en l'autre. Quand j'ose le "je", même si l'on m'oppose un "non", je sais que j'ai enfin été entendu..."